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Plum. & P a n i c
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Time Flies ; June
Sam 8 Mai - 22:53
Fenix Elbaz
Fenix Elbaz
696
Mon coeur est glacé même quand c'est pas l'hiver.
FONDATRICE

444 nuits
Tout l'monde dans la pièce a capté, on fait mine de rien voir
J'me demande c'est quoi les ((bails))
Puis j'me rappelle que j'ai rien d'spécial

J’ouvre les yeux sur le plafond décrépit de l’arrière salle du salon de tatouage dans lequel j’habite depuis déjà un moment, des taches d’humidité en constellation triste, la pénombre trop chargée, sans doute à cause des épais rideaux qui couvrent la minuscule fenêtre, l’eau de la douche qui goûte encore et mon crâne qui semble tambouriné en rythme joyeusement. J'ai bu jusqu'à plus soif, hier soir, fini les fonds de bouteilles, seul, ici même. Y'en a beaucoup qui disent que c'est malheureux de boire seul, moi, c'est mon activité favorite. Je m'essaye  à de nouvelles expériences culinaires, comme celles de mélanger du gin avec le plus de liqueurs possible sans en oublier les acides, les recettes de mamie mais avec de l'alcool en somme, le rhum pour soigner le corps, le gin pour soigner l'âme, la vodka pour retrouver un coeur vaillant. J'ai la tête qui pèse trois tonnes, ce matin mais pas l’occasion de m’octroyer une grasse matinée. Et c'est peut-être cette nouvelle façon révolutionnaire de boire plus, pour vomir plus qui explique la léthargie dans laquelle je me trouve actuellement, à peine capable de lever la tête pour chercher mon téléphone portable , seule horloge de cette partie de mon salon qui ne compte pas les heures. J’ai le cerveau en vrac et le cœur au bord des lèvres. L’impression que je vais gerber des litres d’alcool non digéré dans le placard qui me sert de salle de bain ou je tiens à peine. J’imagine que tu trouverais ma vie dégueulasse si tu savais. C’est clairement pas à ça que tu aspirais, toi. Et clairement pas à ça que tu aspires toujours, je suppose. Dans ma tête, t’as pas changé. Ce qui est clairement complètement ridicule en sachant qu’on ne s’est pas vu depuis tellement longtemps. T’as jamais aimé les trucs insalubres, la vie de rêve pour toi, c’était du fric et ne plus jamais avoir à te soucier de tout ça. J’suppose que tu rêvais de sacs de marques et de belles robes. Peut-être bien que tu as eu c’que tu voulais. La vie plus simple et l’existence plus douce. Peut-être même que tu ne te souviens pas vraiment de moi. J’ai du mal à imaginer que tu m’aie complètement oublier, j’ai du mal à me figurer que tu sois passée à côté de moi, comme ça. Mais en sept ans, on a le temps de se réinventer. J’pourrais te sortir des statistiques. Y’a des tas de gens mariés depuis moins longtemps qui ont déjà deux gosses, une maison, trois chats et un chien.

Un râle pâteux s’échappe d'entre mes lèvres mi-closes, les yeux toujours fixés au même plafond, tapant du plat de la main pour y chercher à tâtons mon téléphone portable qui doit traîner quelque part entre la table de nuit et sans doute le reste du monde. Je me presse la paume contre mon œil gauche douloureux et j’ai l’impression que si je me lève, je vais faire un malaise. Pourtant, j’ai la vessie pleine et  il faut que je  me redresse complètement. Alors je bouge, me raclant la gorge sèche ,pensant au fait qu'il me faudrait la moitié des chutes du Niagara en eau pour calmer le désert qui assèche ma trachée. Mon téléphone gît au sol, éclaté en mille morceaux , clignotant d’une lumière inquiétante sur le plafond, j’ouvre les rideaux et la fenêtre. Ça sent la weed et la sueur, j’ai l’impression de baigner dans mes propres vapeurs. La pupille qui vrille sous la lumière et la toux grasse d’un matin trop arrosé. J’suppose que si tu me voyais, tu trouverais ça pitoyable. Et toi ? Dans quelles conditions est-ce que tu te réveille ? C’est sans doute un peu stupide, on s’est quitté à 16 ans. Si ça se trouve, tu as eu le temps de complètement te réinventer. Putain c’que ça me peine. Je regrette de t’avoir connu, tu sais ? J’sais pas si ma vie serait plus brillante sans toi dedans, mais j’crois que j’aurais le cœur plus léger au moins. C’est drôle, quand j’me dis qu’au fond, tu me rigolerais au nez de connaître mon cœur brisé.

Tu m’cracherais sans doute au visage d’avoir été assez stupide pour tomber amoureux de toi.


Mais tu sais, j’ai bien conscience que nos chemins ne sont pas fait pour se croiser. Les étoiles étaient pas bien alignées ou j’sais pas. T’as peut-être pas su reconnaître les mêmes constellations dans mes yeux. J’en dors pas la nuit, June. A force de me prendre la tête avec ça. Avec toi. Le plus horrible, tu sais, c’est que même quand j’essaie, je compare. Et elles ne sont jamais toi. Les autres filles sont fades. Elles ont rien du feu qui t’fais brûler dans mes yeux d’une façon si particulière. Unique. J’déteste ça. Je déteste ça, si tu savais. Le sentiment qui m’écorche la poitrine, m’donne envie d’hurler au ciel , que tout ça c’est injuste. J’y peux rien, moi. J’y peux rien si c’est à toi que j’pense pendant mes nuits solitaires, à m’user les cordes vocales. Supplier que tout s’arrête. Surtout ça.  J’voudrais arrêter de me torturer avec quelqu’un qui n’existe plus que dans ma tête. J’voudrais arrêter de penser à toi. J’voudrais être assez courageux pour jeter nos photos à la poubelle. Pour hurler au monde entier sans mentir que je m’en fous. Que t’es qu’une putain de relique du passé. T’existes plus que dans ma tête.

En vrai, tu pourrais même être un fantasme, un putain de rêve.

Un fantôme qui m’a hanté dans mon adolescence , une putain de créature démoniaque qui a disparu comme elle est arrivée. Et c’est peut-être pour ça qu’on me regarde de cette façon quand je parle de toi. L’air de dire que je t’invente. Parfois j’me demande si c’est le cas.  Ça m’fous la haine et c’est peut-être ce qui explique que mon téléphone s’est fait exploser au mur. Putain mais qu’est-ce que j’fous encore là ? J’ouvre la porte de ma salle de bain et allume d’un geste mou la douche. Le chauffe-eau déconne alors ce sera douche froide pour moi ce matin.  Je renifle bruyamment, tousse encore une fois et je réalise que je n’ai toujours pas l’heure. Tant pis. Je vais encore me retrouver en retard. C’est pas comme si c’était tous les jours la même putain de rengaine.


***

Les rideaux de fer se relèvent, un café dans une main, le pétard du matin dans l’autre et  la gueule pas plus réveillée qu’il y a une heure. Même après une douche froide, j’ai toujours l’impression de ressortir d’une grotte.  C’est pas que je suis dépressif , j’veux dire, à part le fait qu’à ce rythme-là, je ne fêterais sans doute pas mes trente cinq ans, tout roule. La vie suit son cours habituel. Une heure de retard, et le premier client qui me fait un grand sourire quand il me voit apparaître. L’pauvre doit avoir attendu dans le froid, pendant une heure. Le téléphone fixe sonne en boucle et c’est peut-être parce que j’ai toujours du mal à suivre mes rendez-vous, que je me retrouve toujours à bosser jusqu’à pas d’heure. Il faut dire que ça ne dérange pas grand monde de s’faire tatouer à vingt-deux heures. C’est un peu plus intimiste et c’est rare que les gens qui s’font tatouer viennent seuls. Y’a un canapé dans la salle d’attente, de la musique cool qui tourne toute la journée, on peut fumer dans le shop et y’a même souvent des clients qui restent après la fermeture pour faire la fête. Ceux qui participent à mes insomnies. C’est sans doute pour ça que je me réveille,  des cernes en étoile et des constellations d’insomnies sur la peau. Quatre cent quarante quatre nuits sans jamais avoir eu une lueur d’espoir. Je cherche pas la pitié, encore moins la compassion. Et surtout pas la tienne par-dessus le marché. J’ai aucune envie de m'aider, aucune envie qu’on m’aide non plus. J’ai pas besoin d’un coach de vie, j’ai besoin d’un bouton reset. Une formule magique pour tout recommencer, faire les trucs dans le bon sens, me donner quelques chances supplémentaires. Et ça, mise à part si on se réincarne, j’crois pas que ça existe. Alors tu vois, je brûle le truc par les deux bouts en espérant que cet enfer passe plus vite. Au moins, de là où je suis, je fais de mal à personne à part moi-même. J’crois que même ma mère est en train de faire son deuil. Elle a avancé dans sa vie, elle collectionne les gosses perdus qui lui font penser à moi. C’est drôle, au fond. Ça sonne comme une ironie quelque part, quand on sait que toi aussi, t'as fait partie de sa collection de gosses paumés. D'enfants perdus au pays imaginaire qui cherchent des repères et un peu d’amour en chemin. C’est le seul truc qu’elle sait faire, ma daronne. Donner d’l’amour à des gosses en peines. J’pense qu’ils lui rappellent tous mon père.  J’le répète, j’suis pas dépressif, mais j’crois qu’au fond, je suis un peu en deuil. Même si t’es pas vraiment morte, c’est tout comme. Et être amoureux d’une gamine de 16 ans , même si c’est dans ma tête, c’est sans doute un peu malsain, nan ?

Putain. T’es même pas là et t’arrives encore à m’perdre.

***

J’ai les pupilles qui s'illuminent et la gorge nouée, la cloche du shop retentit et comme par habitude je m’apprête à dire bonjour, mais quand je lève ma tête, j’ai les cervicales qui se bloquent, la bouche qui reste entre-ouverte, le souffle coupé. Je cherche ma respiration sans la trouver. Tu sais, June, à force de m'anesthésier , j’ai parfois l’impression qu’il y’a plus rien de vraiment vivant dans mes gestes, dans mes attitudes. Pourtant, là tout de suite, j’me suis jamais senti aussi humain. Je ne comprends pas vraiment l’émotion qui m’envahit. La terreur ou le bonheur. La colère ou l’euphorie. C’est sans doute tout pile au milieu. Mon cerveau fait des loopings auxquels je n'étais pas prêt. T’es là.

T’es putain de là.

Debout, devant moi. Incertaine. Ma première réaction serait de te faire un sourire. Ou de t’hurler de te tirer de chez moi. J’sais pas. C’est pile poil au milieu de tout ça. Le cœur au bord des lèvres et la trachée qui palpite. C’est même trop tard pour faire semblant que je te reconnais pas. Mes yeux sont criants de vérité. Ça transpire l’incertitudes et les regrets. Et pourtant, au fond d’mon crâne décérébré, y’a une voix qui me hurle : « Si elle est là, c’est qu’elle m’a pas oubliée...» C’est en ça, tu sais,  que je me sais malade. Parce que je m’accroche encore à cette idée qu’on pourrait retourner sept ans en arrière, à s’faire courser par des chiens, à voler le pick-up de ma mère, à s'embrasser sous les étoiles. Mais j’le vois bien, juste en face de moi. T’es plus une enfant et y’a comme un truc de changé dans ton regard. Si t’es plus une enfant, ça veut aussi dire que je n’en suis plus un non plus. Quand t’es partie, j’étais pas si grand. T’étais pas si belle. C’est un champ de rêves inexplorés, de doutes encore à peine amorcés. Là, l’un en face de l’autre, on dévoile  toutes nos failles inconsciemment. Et pendant que tu courais après  une constellation de rêves inexaucés, je me suis mis à douter de ma place là dedans. L'esprit occupé par ces destins qui se croisent mais qui se manquent toujours, par nos vies qu’on  aurait pu réussir, qu’on a juste loupé. Comme si on était passé à côté de tout, de toutes les choses importantes, tu sais. Qu’on avait manqué un détail ou quelque chose. Je me force à sortir de ma torpeur, gonfle le torse, pour paraître plus grand, plus fort. T’es qu’une chimère d’un passé que j’ai abandonné - d’un passé qui m’a abandonné, plutôt- et j’suis assez têtu pour reprendre ma contenance, faire semblant de ne pas être touché. «- Ah tien. Un fantôme. » Je dis d’une voix neutre, comme si j’étais pas complètement bouleversé. Tu m’connais assez bien pour savoir que je suis trop doué pour donner le change. J’esquisse un sourire qui se veut naturel, je détourne les yeux et me rassoit sur mon tabouret : «-Il a rendez-vous, le fantôme ?» Je dis, sur le ton de la plaisanterie, quand en vrai, je voudrais te hurler : «-QU’EST-CE QUE TU FOUS LÀ, TA RACE MAUDITE ?! » je m'abstiens. C’est mieux comme ça. Si t’es là, c’est sans doute que t’es là avec de grandes explications, non ? Je les attends de pied ferme. Mais, j’te promet pas de les prendre en compte.


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Re: Time Flies ; June
Sam 8 Mai - 23:01
June Garcia
June Garcia
144
dans le flou le plus total
FONDATRICE

Was it that night you didn't ask where I had been?
When was it over for you?
When was it over?
When was the moment you knew
That you were gonna walk out eventually?
It's still not over for me


C'est étrange d'être là, à fixer le plafond au-dessus du lit double beaucoup trop grand pour moi. C'est étrange d'être là, car j'ai encore parfois la sensation que je vais me réveiller d'un rêve étrange et que je ne suis pas vraiment là. Chaque fois que j'émerge de mes rêves, il me faut un peu de temps. Je dirai une minute, pour réaliser que je suis revenue sur mes pas, que je suis ici. Il me faut toujours encore du temps pour réaliser que je pourrais te croiser par hasard, que je pourrais croiser quelqu'un de ma famille, un demi-frère ou une demi-sœur et je pense avec mélancolie à quel point ils ont dû grandir en sept ans. Sept ans. Une vie presque. Pourtant, depuis que j'ai remis les pieds ici je ne me suis jamais sentie plus enfant. J'ai peur, comme une gamine effrayée de ce qui pourrait se passer dans cette ville de misère que je me suis efforcée à quitter avec tant d'ardeur. ça va faire plusieurs mois maintenant et pourtant, mes cartons ne sont même pas défaits. Il ne reste que les miens de cartons à défaire, et j'ai cette peur de vider mes affaires dans cet appartement. J'ai peur, que ça m'enchaîne ici pour une vie entière. Une vie qui me fait peur.  Est ce que je veux encore fuir cet endroit ? Est ce que je ne défais pas mes affaires par peur de me dire que je vais finir ma vie ici ? Est-ce que je vais m'enterrer ici ? Ou est ce par peur d'affronter l'idée de rester ici, de retrouver mes repères dans les rues de cette ville. Est ce que je suis trop effrayée pour oser vider ces boites ? Sans doute. C'est étrange, mais depuis que je suis revenue ici , je n'ai pas l'impression de réellement vivre. Juste la sensation d'être la spectatrice de la vie des autres, comme a la recherche d'un sens à la mienne. Je passe des insomnies à regarder les corps défiler sous les lumières des néons de la rue, je passe des nuits à les regarder danser dans la boîte de nuit où j'ai trouvé un travail. Je n'ai pas l'impression d'avoir ma place ici, je n'ai l'impression d'avoir ma place nulle part a vrai dire.

C'est encore une journée qui commence quand la matinée est bien entamée, la bouche pâteuse, la gorge sèche. Mes vêtements de la veille , encore imprégnés des odeurs d'alcool et de tabac froid de soirées trop luxueuses pour moi, gisent sur le sol. Je fixe le plafond encore un peu, compte une nouvelle fois les petites irrégularité du plafond que j'aperçois depuis mon lit et je me redresse péniblement avec cet éternel mal de crâne. Les vapeurs d'alcool me filent-elles la gueule de bois ? Je m'assieds en tailleurs dans mes draps, passe une main sur mon visage et soupire pour moi seule. Qu'est ce que je fou là ? Encore là ? C'est la question que je me pose tous les matins quand je me redresse dans les draps froissés. J'attrape le cendrier qui déborde posé sur la table de nuit et mon paquet de cigarettes trop entamé pour un paquet acheté la veille et j'allume le tube entre mes lèvres. On a vu plus sain comme petit dej. Je me demande de plus en plus si ma vie a toujours été si merdique ou si ça empire avec les années. Ou bien  , si je m'étais simplement habituée à ce qu'elle ne le sois pas trop. Pourtant, comme toujours, je ne me sens pas cap d'accepter mes erreurs, de les dire a haute voix même si j'ai bien conscience qu'elles sont là. Tu me connais, je ne suis pas du genre a admettre que j'ai eut tort.  Tu me connais, je ne suis pas comme ça. Enfin.. si tu me connais encore un peu. Je suppose qu'avec le temps, tu as dû m'oublier et je ne t'en voudrais même pas pour ça. Je suis presque sûre que ma propre famille m'a oublié depuis le temps. Je suis juste un vieux fantôme, un prénom qu'ils prononcent comme quelque chose d'anecdotique. Presque sur que ma mère s'en sert comme élément de comparaison pour dire a mes frères et sœurs de faire telle ou ne pas faire telle chose. Rien de plus. J'aimerais savoir, si toi aussi, parfois tu prononces mon prénom. Si ça remue quelque chose en toi, si , t'as pensé un peu a moi ces dernières années.
Peut-être que ça me ferait un peu moins peur de passer la porte de ton shop.

___

Tu es encore ici, et même si je ne te cherchais pas vraiment, je pense que quelque part j'espérais tomber un peu sur toi. Je le pensais, sans vraiment le formuler à haute voix. j'en avais l'envie du moins si on peut dire. Moi j'ai beaucoup pensé à toi, même si je me suis toujours refusé à prononcer ton prénom a haute voix, même si je préfères faire comme si je ne le connaissais plus. J'ai peur qu'il me brûle les lèvres, j'ai peur aussi, qu'il m'arrache un peu trop le cœur. Chaque fois que je voudrais le formuler j'ai l'impression que je pourrais me mettre a pleurer. Mais tu me connais, je ne pleure jamais. Je ne suis pas du genre à pleurer sur mon sort ou celui des autres. Et je m'étais presque convaincu , tu sais, que dans le fond j'en avais rien a faire de toi, de ton sort, de ce que tu pourrais devenir après tout ça. Rien à faire… vraiment rien a faire. Alors pourquoi je reviens ? Pourquoi je fou là, dans une rue à l'écart, que tu ne peux pas voir même en scrutant par la vitrine. Pourquoi, je connais par coeur les horaires écrit sur la porte ? Pourquoi , je souris, seule et bête quand je t'aperçois parfois en train de fumer ta clope devant en attendant de nouveaux clients ? Pourquoi j'ai le cœur qui en demande un peu plus quand les lumières s'éteignent tard le soir ? Je ne devrais pas être là, je devrais avoir fait le tour de tout ça. Je devrais être indifférente à tout ça. Mais je me sens seule, seule et perdue. Comme une gamine égarée dans un immense magasin. Et toi, toi, tu as toujours été celui qui me donnait le sentiment d'être moins, seule, d'être moins paumée, d'être là où je devrais être. Même si ça fait sept ans, même si c'est sans doute une vie chez d'autres espèces, ça me procure toujours le sentiment que je suis au bon endroit quand je t'entre-aperçois.

Je ne sais pas ce qui me pousse aujourd'hui à faire un pas dans cette boutique, je ne sais rien. Peut-être que les odeurs de gin de la veille m'ont embrumées le cerveau, peut-être que j'ai pas vu qu'on avait foutu de la merde dans mon verre. J'en sais rien. Je ne sais pas pourquoi je pousse cette porte en inspirant très fort avant de poser mon pied à l'intérieur de ta boutique. Qu'est ce que je fou là ? Le bruit de la cloche me fait sursauter, comme si mon cerveau réalisait enfin ce que mes jambes avaient entrepris. Je voudrais faire marche arrière mais tu relèves tes yeux vers moi et je crois que d'un coup l'univers s'arrête. Je ne sais pas combien de temps, mais il me semble que j'oublie de respirer comme si je venais de m'éclater sur le bitume après une chute de trente mètres. J'ai les mains qui deviennent moites, le cœur qui s'agite douloureusement dans sa cage de chair et mon souffle qui se perd un peu dans son rythme. J'oublie quelques respirations entre le moment où tu te lèves et celui où tu te rassied. J'ai l'impression de voir défiler toutes ces années ensembles et toutes ces années sans toi en quelques secondes. J'essaye de lire un signe dans tes yeux, un quelconque message j'en sais rien. Une lueur qui résonne en moi comme un souvenir. Mais nous ne sommes plus des enfants, c'est certains et tu as plus de tatouages que quand on s'est quittés la dernière fois, et plus de centimètres aussi. Tu as changé, moi aussi sans doute. Tu dois tenir le même constat de ton côté du comptoir. «-Il a rendez-vous, le fantôme ?»

J'ai jamais pensé à ce que je pourrais te dire si on se recroisait. J'y ai jamais pensé car je ne pensais pas qu'on se recroiserait, mais maintenant que j'y pense je me dis que j'aurai peut-être dû accepter cette éventualité quand j'ai commencé à venir regarder la vitrine de loin. Et je me retrouve là… « -Non...»
Il y a sans doute plus satisfaisant comme réponse, mais ça fait longtemps que je me dis que ça ne sert à rien de te donner des rendez-vous; tu n'es jamais venu au plus important. « -Je suis venue en prendre un.» j'en sais rien, je crois que j'ai besoin de justifier ma présence ici, d'une façon qui blessera moins mon égo que le simple besoin irrépressible de te voir. « -Je ne savais pas que.. c'était ton salon.» je souffle en guettant dans ton regard si mon mensonge est crédible.


Re: Time Flies ; June
Lun 10 Mai - 22:42
Fenix Elbaz
Fenix Elbaz
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FONDATRICE

444 nuits
Tout l'monde dans la pièce a capté, on fait mine de rien voir
J'me demande c'est quoi les ((bails))
Puis j'me rappelle que j'ai rien d'spécial

En vrai, j’me sens un peu coincé dans le temps. Coincé entre les mondes adolescents. Je me souviens encore de nous deux et d’à quoi ça ressemblait. Je me souviens encore du sentiment que j’avais. C’est drôle et en même temps pas tellement, cette nostalgie qui me prends souvent d’une époque où tout me paraissait d’une simplicité déconcertante. Je voulais que ça continue comme ça, tu sais ? Je voulais pas voir notre quotidien évoluer de cette façon. J’espérais au fond, que rien ne changerait jamais. Toi et moi sous les étoiles, au bord de la plage. Toi et moi, j’pensais que ça durerait toujours. J’avais l’impression qu’on s'aimait quand on l’faisait, j’avais l’impression que tu m’aimais quand on l’faisait. J’avais l’impression que tu me regardais pas comme tu regardais les autres. Et t’sais au fond, les autres, ça a jamais été un problème pour moi. Ça m’dérangeait pas de savoir que t’en voyait d’autres. J’me disais qu’au fond, j’étais particulier pour toi. Comme t’étais particulière pour moi. Ça m’dérangeait pas de te voir faire le mur pour en rejoindre un autre, les crises de jalousie, c’était plus pour le principe. Je savais que de toute façon, tu reviendrais toujours. J’me disais, que toi et moi, on finirait toujours par se retrouver. D’une façon ou d'une autre, même perdus dans les problèmes, on se retrouverait. J’dirais pas que c’était une pensée motivée par des croyances quelconque. J’ai jamais spécialement cru au destin ou à une autre connerie comme ça. J’pensais pas vraiment aux étoiles et à leurs alignements, je pensais surtout aux nombres de va et vient, à la couleur de tes yeux sous la nuit claire, aux nuits sans fin qui avaient un goût d'éternel. J’voulais juste que ça continue. Encore et encore. Peut-être que c’est ma faute au fond, peut-être que j’ai pas remarqué que tu t’éloignais petit à petit. J’me disais que c’était rien. Tu marchais beaucoup en phase. Alors au fond, j’espérais que ce serait que ça. Une phase. Que tu reviendrais vers moi. T’étais distante les dernières semaines, j’y faisais pas attention.

Et en même temps, j’suis qu’un gosse, tu sais, alors j’sais pas quoi faire, moi. J’ai pas su comment réagir à tout ça. J’suis qu’un gosse, alors j’essaie de taire tout ça. La frustration et la colère. Je fais semblant que rien ne me touche. La matière de mes rêves pétrit mes cauchemars , je slalome entre les gueules de bois et les moments de lucidité déprimants. Je m’enfonce dans ce putain de personnage souriant. J’rigole surtout quand j’ai pas le coeur à rire et tu sais, au fond, toi et moi, on est sans doute les deux la face d’une même médaille. On se complète, tu vois. Tu brises mon cœur et moi j’brise le cœur de tous les autres. Le temps passe et toi t’es jamais revenue. Sept ans. 2559 jours. 61416 heures. Sept putain d’année. J’sais même pas si j’suis en colère. Si j’te déteste ou si tu me manques simplement. Et je sais que c’est bizarre d’aimer quelqu’un qui n’existe plus vraiment que dans mon imagination. J’ai bien conscience que t’es bien différente maintenant. Quand t’es partie, t’étais encore une gosse. C’qui me fait mal, c’est que j’ai pas vraiment évolué, moi. J’suis encore le même type. J’aurais voulu qu’on grandisse ensemble. A quoi bon grandir, maintenant ?

Tu débarques, comme ça, sans prévenir. Tu m’fais ce regard que j’ai du mal à déchiffrer. Parfois j'me d'mande si ce truc c'est pas plus une malédiction qu'autre chose. J'me demande si on aurait pas mieux fait d'jamais se rencontrer. J'aurais peut-être dû me préparer. Me protéger. Tenir la distance ou j'sais pas. Je serais pas dans cette situation de merde à me demander ce que je ressens dans tout ça. Les mains tremblantes, les jointures blanchies par la pression de mes doigts qui s'accrochent au bois du comptoir. Les échos d'une vie tranquille rêvée, comme recouverts d'un voile opaque, de souvenirs douteux, fantomatiques. Comme un rêve qui se répète, encore et encore et encore. Une invention, un fantasme. Un souffle d'outre-monde. Pour combler le néant symptomatique d'un manque pressant à l'intérieur d'un corps noueux de doutes, de regrets, d'anarchie. Pour combler le néant qui se creuse. La malédiction archaïque, éternelle de deux êtres incapable de vivre l'un sans l'autre. Quoi qu’il arrive que je te déteste ou que je t’aime. Que je te maudisse ou que je te supplie, t’es putain de nécessaire. C’est ça le pire, j’crois. J’pense que le plus dur dans cette situation, c’est pas tant que ce soit fini. Même si au fond, j’en souffre énormément, j’crois que la désillusion et la colère m’ont tellement envahi que ça cache un peu la peine. Ça l’éloigne de mon cerveau pour que j’ai plus à y penser. Le plus dur c’est de te voir débarquer avec ton air détaché. Pas de : « Alors, Fenix ? Comment ça va depuis le temps ? Qu’est-ce que tu deviens ? T’es toujours pas mort ? » Rien de tout ça. Et ça me fout les nerfs, cette voix que tu prends. Cette façon de parler trop calmement. Ça me fout les nerfs.

Parce que tu vois au fond, j’ai encore ce truc en moi qui s’enflamme de plus en plus à chaque jour qui passe. Une colère comme un putain de feu de forêt incontrôlable. Prêt à décimer des espèces entières. Sans jamais s’arrêter de brûler. J’arrive pas à éteindre les putains de flammes de ma rage. Qui brûle, qui brûle. Mais tout ça, c'est pas le plus dur. Le plus dur c’est d’arriver à faire face à cette trahison que j’arrive pas à pardonner. Même quand j’essaie. Même quand je tente de me dire que c’est bon. Ça fait des années. J’pourrais me dire que c’est cool que tu sois rentré et passé à autre chose. J’pourrais me dire qu’au fond, c’est pas très grave. Qu’on est passé à autre chose tous les deux et que tu vois, moi aussi j’ai avancé. Je pourrais même te balancer mes réussites à la figure. Te dire que voilà, moi j’ai mon propre business, j’ai roulé ma bosse, je me suis inscrit dans la grande et vénérable société. J’ai continuer ma vie, avec ou sans toi. J’suis tenace. Regarde-moi. Regarde-moi ! Et ouais, c’est vrai. Peut-être que j’ai trop d’orgueil pour un p’tit mec des bas quartier de Melbourne qui vient d’nulle part, qui va nulle part non plus. Peut-être que j’devrais pas laisser l’égo parler parce qu’après tout je suis personne. Mais, j’peux pas. J’peux pas pardonner ce genre de délires. J’essaie. Mais je n'y arrive pas. J’arrive pas à m’dire que j’me suis trompé et que je me suis fait trahir de cette façon. Sans doute parce qu’en vrai, si tu m’avais dis que tu revenais, je t’aurais attendu comme un con pendant sept ans. Que j’serais aller voir personne, moi. Même quand j’essaie de trouver des justifications. Même quand j’essaie de me dire que t’as toujours dit que tu voulais partir. Même quand j’me dis qu’au fond, t’as la vie que t’as toujours rêvé d’avoir. J’devrais être content pour toi. Mais je le suis pas. Le truc c’est même pas de savoir si j’peux pardonner au fond. Le truc c’est d’savoir si j’arrive à confier ma confiance de nouveau à qui que ce soit. Et c’est ça mon plus gros problème actuellement. J’aurais pu retomber amoureux. Refaire ma vie.

J’ai développé une haine du bonheur factice que représente l’amour, aussi. Ça me fout la haine de me dire que y’a des gens qui arrivent à se mentir à eux-même tellement longtemps qu’ils réussissent à vivre avec l’autre sans trop pété les plombs. J’sais que le souci vient de moi sans doute. Je l’oublie pas, cette façon que j’ai de faire toujours ce que je veux. De ne jamais arriver à me raisonner. Ne souffrant d’aucune limite. J’oublie pas qu’au fond, peut-être que rien de tout ça ne serait arrivé si je t’avais dis dès le départ ce que je ressentais. Alors je ressasse. Je radote. J'essaie de trouver la faille tout en tentant de me convaincre que j'ai fait le bon choix , que c'est ce qu'il fallait faire. Ce serait arrivé à un moment ou à un autre , pas vrai ? Parce que ,oui ,je suis encore intimement convaincu que j'aurais tout gâcher. Que je me serais foiré , d'une façon ou d'une autre. C'est que... je le fait si bien. C'est que, j'arrive toujours a trouvé un moyen de faire des conneries. Je trouve toujours le moyen de tout gâcher parce que j'suis toujours qu'un sale môme capricieux ,que j'arrive pas à prendre mes responsabilités. C’qui est drôle, tu sais ? C’est que j’ai pas encore réussi à lâcher une seule larme pour cette relation. J’suis trop en colère pour ça. Et je tourne sans doute trop en rond. Ma mère m’dit qu’il faudrait que j’en parle à quelqu’un. Que j’aille voir un psy ou que j’fasse des groupes de paroles pour les gens perturbés. Ceux qui ne contrôlent pas bien ce qu’ils ressentent. « -T’es assez intelligent pour savoir que ce que tu fais c’est stupide, mais que tu le fait quand-même! C’est ça qui rend fou ! T’es en train de partir trop loin dans tes conneries et ça va te mener nulle part. » Qu’ils chantent tous. Mais la vérité c’est que si j'suis assez intelligent pour me permettre d'être con , c'est que j'suis con , mon pote. Et qu't'es sans doute aller chercher trop loin.

J’aurais trop de choses à te dire. Trop de choses à t’avouer. Et pourtant maintenant t’es là et je sais même plus ce que je te reproche. C’est comme si la lumière entrait enfin dans le salon. T’es belle, putain, c’est difficile de te hurler un truc dessus. Alors j’me rassoie et je dis rien. « -Non...» Tu souffles. C’est tout ce que tu as à dire ? C’est tout ce que t’es venue me dire ? Non ? Juste non ? Une phrase, un mot, trois lettres. Non. Non t’as pas rendez-vous. Évidemment que t’as pas rendez-vous. T’es pas douée pour venir aux rendez-vous de toute façon. T’as jamais répondu au rendez-vous de la vie. Alors à quoi bon, putain ? « -Je suis venue en prendre un.» J’hoche la tête, détourne le regard. Je préfère ne pas te regarder. C’est mieux comme ça. J’ouvre mon carnet de rendez-vous en soupirant, j’opine de la tête et lève de nouveau les yeux vers toi. « -Je ne savais pas que.. c'était ton salon.» Ah. C’est donc ça. Alors t’es ni là pour me donner des nouvelles, ni là pour venir m'expliquer ton départ. « -Y’a des bons salons de tatouage à New-York. Pas besoin de venir jusqu’ici.» Je souffle, amer. J’imagine que tu espérais pas non plus des retrouvailles joyeuses. Tu me connais assez pour savoir que je te sauterais pas dans les bras. Même si j’en ai envie. J’en ai envie, putain. J’me demande encore si tu as toujours le même parfum. Si tes cheveux sentent encore la bière et le shampoing. Si t’as encore cette cicatrice sur ton genoux, qui date de quand je t’ai appris à faire du skate. J’me demande, j’me demande et pourtant je ne bouge pas. Regarde-moi. Dis-moi un truc qui changerais tout ça. « -Je te conseille le Yellow Stone au centre ville. Ils sont très pro.» Si ça s’trouve t’es là pour faire recouvrir mon prénom sur tes côtes. Ça m’fait mal. Putain.
Re: Time Flies ; June
Sam 15 Mai - 17:25
June Garcia
June Garcia
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dans le flou le plus total
FONDATRICE

Was it that night you didn't ask where I had been?
When was it over for you?
When was it over?
When was the moment you knew
That you were gonna walk out eventually?
It's still not over for me


Je viens de rentrer à Melbourne après 7 ans d’absence. Ça me fait bizarre d’être ici, dans cette ville qui m’a vu naître et que je connais par cœur. Ce n’est pas si étrange que je pense à toi en revenant ici. Je me demande si tu m’as oublié, peut-être que tu as refait ta vie avec une autre. Ça me ferait de la peine de t’imaginer dans les bras d’une autre. Je crois que je suis encore attachée à cette image de nous deux enfants… je crois que je me souviens toujours de tes sourires et de nos fous rires. J’ai encore un peu le goût de ta peau contre mes lèvres. Je crois, que je n'ai jamais vraiment oublié tout ça tu sais, je me souviens encore du bruit du froissement des draps, et l'odeur de tabac froid de tes cheveux. Je me souviens de nos rires qui se perdent dans la nuit quand on passait nos nuits au bord de la mer. De cet endroit perdu, loin des touristes où on allait en volant la voiture de ta mère. Je me souviens, de nos nuits là-bas à discuter, à nos peaux qui se mêlent sur cette plage, au sel qui s'était déposé sur le bord de tes lèvres. Je vis encore avec ces souvenirs en moi, toute cette nostalgie un peu bizarre car après tout, c'est moi qui ai voulu renoncer à tout ça quand je suis partie.

Le plus bizarre, c'est que ce soir-là, je me suis dis que tu viendrais, je me suis dis que tu ne me laisserai pas partir, je voulais un peu, égoïstement que tu me montres que pour moi tu pourrais renoncer à tout. Renoncer à tout ce qui comptait pour toi, car j'étais celle qui comptait le plus. Je sais , que je t'en ai peut-être trop demandé, et que dans cette histoire, c'est moi la fautive. J'aurai pu rester , me contenter de nous comme je l'avais fait toutes ces années, construire ma vie ici, avec toi. On aurait sans doute pu faire un truc de nos deux cerveaux, un truc pas trop mal si je n'étais pas partie. Je me suis souvent demandé où on en serait tu sais. Si j'avais fait l'autre choix, je me suis souvent demandé où on serait à ce moment-là, ce qu'on ferait à ce moment-là. On serait peut-être en train de s'engueuler sur une plage quelque part, ou on serait peut-être dans un van en train de faire le tour de l'Australie avec nos planches de surfs. On vivrait peut-être tous les deux, dans un appartement pas trop pourris, on se partagerait toujours nos paquets de clopes et tu m'accuserais encore à raison d'avoir foutu le briquet dans ma poche au lieu de le laisser poser sur la table basse. Est ce que tu m'enverrais toujours des sms pour me dire que tu trouves mon cul pas mal dans ce short en jean, est ce qu'on s'engueulerait encore pour la fille rousse qui te faisait des grands sourire à l'entrée du cinéma ?Plus j'y pense, et plus je me dis qu'on a peut-être perdu trop de temps dans des histoires futiles, mais je crois aussi que ça c'est nous quelque part. S'engueuler, se réconcilier sur l'oreiller. S'engueuler et se dire des trucs horribles pour se retrouver trois jours après. Mais c'est plus deux jours, c'est sept ans…

J'aimerais pouvoir passer cette porte et me dire que tout serait comme avant, mais je sais bien que c'est un rêve illusoire d'espérer même que tu pourrais me faire un sourire quand je passe la porte de cet endroit. Pourtant, quand on se retrouve là, tous les deux tu sais ça me fait une drôle de sensation dans la poitrine. Un peu comme si, pour la première fois en sept ans, mon cœur se remettait à battre correctement, comme une montée d'adrénaline qui parcourt mes veines et qui me réveille d'un coma. Cette étrange sensation dans laquelle je suis plongée depuis des années, depuis que j'ai quitté cette ville. Je ne sais pas vraiment ce que je fais là, debout dans ton shop a mentir que je suis entrée dans cet endroit. Est ce que tu crois à mon mensonge Fenix ? Toi qui a appris à les reconnaître depuis si longtemps, est ce que mes traits ont changés au point où tu ne sais plus dire si je te mens ou si je te dis la vérité. Je ne sais pas, ce que je devrais te dire en vérité, pour dire , je ne pense pas que des excuses suffiraient. Et puis, tu sais, je ne suis même pas sûre que je serais revenue ici si j'avais eu réellement le choix. Je pense que je serais resté à New-York, terrifiée par l'idée que tu nous avais oublié , terrifiée par l'idée de ces retrouvailles, des comptes que j'allais devoir te rendre, de ceux que je voudrais te demander. mais là, tout de suite, je suis incapable de dire quoi que ce soit, incapable de t'en vouloir pour quoi que ce soit. Toutes nos disputes adolescentes me semblent si futiles à présent, et en même temps, elles me manquent. Il me semble qu'à cette époque là, la vie était plus simple. Mais tu me connais Fenix, et admettre les choses à coeur ouvert ça n'a jamais été mon truc. Je n'avouerai jamais que vivre dans une famille d'accueil ça a été l'un des meilleurs moments de ma vie, que j'en veux énormément à ma mère au final pour avoir gâché ma vie, que j'ai pensé à revenir ici plusieurs fois, que tu m'as manqué et que quand je te regarde je sens encore mon coeur devenir extatique comme à seize ans.

« -Y’a des bons salons de tatouage à New-York. Pas besoin de venir jusqu’ici.» tu lèves à peine les yeux vers moi, et je crois dans le fond qu'à un moment tous les deux on a juste oublié de se dire les choses franchement. On a peut-être trop joué à être des gosses, on a peut-être oublié à un moment de se parler franchement, de donner de l'importance aux choses. A nous deux. Est ce qu'on s'est déjà dit, juste une fois la vérité sur nos sentiments, sur nous deux, sur tout ce qu'on a vécu l'un avec l'autre, sur tout ce qu'on ressent l'un pour l'autre ? On n'a même jamais parlé des autres, de notre jalousie, de la possesivité, de notre affection. Je me dis, qu'à cet âge là, on pouvait sans doute pas savoir, on était que des gosses. Mais peut-être qu'on aurait dut, se dire les choses , une fois pour toute les vraies. peut-être que j'aurai dû te dire franchement que je t'aimais un jour, peut-être que j'aurais dû le faire, la dernière soirée qu'on a passé tous les deux. Te dire que je t'aimais, et que j'étais à ma place quand tu étais là. Peut-être que ces trois mots, ça aurait pu changer beaucoup. j'en sais rien. Ça me donne un peu mal au cœur de penser à ce qu'on a mal fait tous les deux. Je sais, que je devrais sans doute te dire un truc, mais quoi ? Qu'est ce qu'on peut dire après 7 ans ? Qu'est ce qu'on a envie d'entendre, qu'est ce que j'aurai envie de t'entendre me dire… Est ce que tu as seulement pensé à moi ? Est ce que t'as cherché à savoir où j'étais ? Est ce que t'as songé un jour à te dire, que tu pourrais peut-être traverser le monde pour me retrouver, même si tu étais blessé dans ton égo. J'en sais rien Fenix, pourtant, je suis sûre que c'est le genre de trucs dingue que toi, tu serais capable de faire. Je l'ai cru, à un moment..
« -Je te conseille le Yellow Stone au centre ville. Ils sont très pro.» tu craches avec ce même ton que tu prenais quand je rentrais d'un rendez-vous avec un autre garçon. Quand je parlais d'un autre, ce même ton un peu de reproche qui me demande quand même des comptes. Est ce que ce ton demande toujours la même chose ? Est ce que tu veux savoir, si aujourd'hui encore, tu comptes plus que les autres ? Après tout ce temps ? Je lève les yeux vers les cadres des flash qui ornent les murs, les dessins qui s'étalent sur le papier en attendant de trouver un morceau de peau sur laquelle se greffer. « -Monsieur Millighan avait tort. Quand il t'a collé deux semaines car tu dessinais dans ses cours. Il t'avait dit que c'est pas en dessinant dans la marge que tu ferais quelque chose de ta vie.» je ne trouve que ça a dire. Ressasser le passé, je suis plutôt douée pour ça. « -J'étais partie acheter des draps pour la maison et... J'ai reconnu ton style à travers la vitrine… » je souffle en admettant que je savais plus ou moins que je tomberai sur lui en passant la porte ou bien, que je l'espérais très fort en fait.

Je ne sais pas pourquoi mes yeux accrochent sur cette fleur, une fleur de tournesol, je ne sais pas pourquoi j'ai des souvenirs idiots qui reviennent dans mon crâne quand je la vois. Je revois des champs immenses dans lesquels ont se perdaient, et le soleil qui brûlait nos peau. Ça me plonge dans une mélancolie profonde de voir cette fleur. « -Je voudrais un tournesol...» je demande doucement en passant mes doigts sur le flash. « -Si tu as du temps dans tes rendez-vous. je ne suis pas fan du style du yelow stone.» Est ce que je vais me faire tatouer une fleur par pure nostalgie ? Est ce que je vais me faire tatouer une fleur pour passer peut-être simplement trois heures de pur silence avec toi ? Peut-être. Sans doute.

Re: Time Flies ; June
Sam 15 Mai - 19:18
Fenix Elbaz
Fenix Elbaz
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Mon coeur est glacé même quand c'est pas l'hiver.
FONDATRICE

444 nuits
Tout l'monde dans la pièce a capté, on fait mine de rien voir
J'me demande c'est quoi les ((bails))
Puis j'me rappelle que j'ai rien d'spécial

J’imagine que pour toi, tout ça c’est de l’histoire ancienne. Un truc périmé qui date d’il y a mille ans déjà. Un truc dont tu te souviens avec nostalgie-ou pas- de temps en temps dans ton lit avant de t’endormir. Une présence anecdotique, j’imagine. Un truc qui se perd entre deux courants de pensées. Quelque chose qui va et qui vient, comme ça. C’est bizarre comme il est simple pour moi de perdre tout contrôle sur ce que je ressens, sur ma vie, même. Comme une sorte de pilote automatique, où je ne peux rien faire d’autre qu’observer. Rien d’autre. Mon corps se fige, il se glace et j’ai plus vraiment ni les mots, ni l’attitude. Plus rien qu’un grand vide qui paralyse. C’est des moments où je ne contrôle plus rien. Et c’est peut-être les pires moments parce que j’ai parfois peur de rester coincé dans ce sentiment bizarre de paralysie intérieure. Ma mère dit que c’est de l’angoisse, que j’ai besoin d’aide, de voir des professionnels. Que ça se réglera jamais tout seul Et que si j’fais pas l’effort d’aller de l’avant, personne le fera à ma place. J’me dis qu’elle a sans doute raison mais qu’au final, à quoi bon ? Aller de l’avant pour aller où ? Et pour faire quoi ? T’sais, j’me dis que ça ne mènera à rien de plus. J’veux dire, j’ai un boulot dans lequel je m’investis. J’suis indépendant financièrement et personne mise à part moi-même ne subit mes conneries. Alors j’sais pas. A quoi bon avancer ? A quoi bon pardonner ? Se relancer dans une histoire qui finira de nouveau par pourrir ? J’pense qu’il y a un truc à propos de moi qui fait juste, pourrir les gens. J’sais pas quoi exactement mais c’est clair que je dois être un peu toxique. Je sais pas. J’regarde mes relations passées et j’ai l’impression que c’est toujours le même schéma pour tout. J’suis peut-être trop à la ramasse, j’en sais rien. J’me dis pourtant que j’ai essayé d’être réglo avec toi. J’ai voulu prendre soin d’toi et faire en sorte qu’on soit heureux. Faire en sorte que toi, tu sois heureuse en tout cas. Et tu sais quoi ? J’ai tout bousillé.

Du moins, j’imagine que c’est le cas, parce qu’on en serait pas là, sinon. J’peux bien t’en vouloir de m’avoir trompé et trahi... la réalité, c’est que si j’étais un mec si bien, tu aurais peut-être pas eu besoin de tout foutre en l’air comme ça. Tu n'aurais pas eu besoin de partir à l’autre bout si j’avais été là. Ou mieux, j’sais pas. J’voudrais bien dire que j’aimerais bien changer les événements, que j’aimerais bien tout recommencer et en même temps, j’me dis, pour changer quoi ? J’ai fait d’mon mieux, déjà. J’ai pas envie de changer qui j’suis pour quelqu’un qui est capable de partir sans se retourner, sans prévenir et sans même essayé de s'inquiéter des dommages qu’elle pourrait causer. Et puis tu sais, au fond, j’ai toujours su que c’était un peu qu’une question de temps avant que ça arrive. À chacune de nos disputes, tu me jurais qu’un jour je me réveillerais, et que tu ne serais plus là. Et j’sais pas, j’suis peut-être pas fait pour ça. Pas pour ce genre de relation bien propre, bien claire. J’imaginais quoi, franchement ? Un peu trop de choses, pour être sincère. J’comptais te demander en mariage après le lycée, te proposer qu’on s’installe quelque part. Pas trop loin de chez mes parents, pour pouvoir continuer d’aller les voir de temps en temps. Prendre un chien. Faire un môme ou j’en sais rien. Tu me donnais envie d’être plus grand et un peu plus fort.

J’me disais que ça, j’pouvais peut-être le faire avec Cat. J’pourrais peut-être devenir plus responsable. Plus grand. Un peu plus adulte. Bosser vraiment sur la colère. Apprendre à m’écraser un peu plus. Réprimer le côté destructeur qui m’ronge depuis un peu trop longtemps. J’me disais, tu sais… Qu’on pourrait avoir une vraie vie. Mais j’croyais quoi, sérieux ? J’pense que quelque part en chemin, j’ai dû oublier que nous deux, ça n’avait jamais vraiment été une option sérieuse, pour toi, pas vrai ? Je savais depuis l’épisode -1 que tu comptais te tirer sitôt qu’on te donnerait l’occasion de le faire. Tes fugues ne datent pas d’hier et la première fois que je me suis réveillé alors que tu étais en train de faire le mur de la chambre des filles chez ma mère, j’ai compris que nous deux, on irait jamais vraiment loin. C’est drôle, je me souviens parfois avec un sourire nostalgique de la première fois que je t’ai rencontré. Maman avait posé sa main sur ton épaule pour nous présenter l’un à l’autre et puis aux autres enfants. On avait quoi ? Onze ou douze ans, à peine. Tu ne me regardais pas dans les yeux et je me souviens encore m’être dit en te regardant, que tu avais un air vraiment très adulte pour une petite fille de mon âge. Pas comme les enfants traumatisés, hein. Non, non. Des enfants traumatisés, qui ont l’air d’en avoir trop vu, j’en ai vu plein dans ma vie. Ma vie en est remplie, d’ailleurs. Tu avais juste l’air agacée d’être là. Et tu avais cet air sacrément mature des grandes filles de l’école. Celles qui ne regardent même pas les gars comme moi. Parce qu’ils sont trop petits et pas assez matures. T’avais ce genre d’attitude, déjà beaucoup trop jeune.

Et tu sais quoi, June ? Ça n’a pas vraiment changé. Je pourrais vraiment te revoir là, devant moi, dans la même position, le regard qui fuit et qui cherche, celui qui est criant de faiblesse mais qui hurle aussi que t’accepterais de l’aide de personne, même si pour ça, il faudrait que tu meurs. C’est sans doute pour ça que je ne suis même pas vraiment surpris de ton manque d’explication. J’avais pas trop d’espoirs de toute façon. Et quand je te vois aussi rayonnante, j’me souviens que nous deux, ça n'a jamais été une option. Peut-être qu’il aurait fallu te faire briller un peu moins, pour que j’y crois un peu plus. J’en sais rien. J’sais seulement que c’est mieux comme ça, finalement. Ça calme la colère, quelque part. Ou peut-être que ça augmente assez la culpabilité pour que j’en oublie momentanément pourquoi je t’en veux autant. La culpabilité, les remords et la peine, je crois que j’ai assez donné. J’crois que je me suis trop investi pour aller nulle part au final. J’ai pas envie de remuer quelque chose que j’ai eu tant de mal à anesthésier. Il vaut mieux que chacun reste de son côté. Qu’on s’ignore l’un et l’autre et qu’on continue nos vies comme on l’a fait tous les deux pendant toutes ces années. J’sais pas si tu as fini par te marier avec l’autre gars ou si t’es restée seule. Je sais juste que t’étais à New-york, parce que j’ai trouvé tes réseaux sociaux.

J’ai tenté de te sortir complètement de ma vie, complètement de mon putain de système. Complètement. De te sortir assez de ma vie pour ne plus avoir à me demander comment faire. Pour ne plus avoir à me demander jusqu'à où la douleur pouvait aller. J’ai préféré ignorer ce genre de sentiments malsains. J’sais pas. Si tu me demandes comment ça va , là, juste maintenant, j’te dirais que j’en sais vraiment rien. J’me sens bizarre. J’sais pas. C’est un mélange de trop d’trucs trop différents. Comme une putain de mélasse informe et purulente qui se découle d’endroits que j’aurais préféré mettre de côté. J’commence à comprendre la vraie signification de l’expression : remuer le couteau dans la plaie. Je pense que je préfère ignorer sa présence plutôt que de m'y confronter, au fond, j’ai toujours été un peu lâche, pour ce genre de choses. J’sais jamais quoi dire ni comment l’dire. Alors je fini souvent par me taire. Je finis souvent par être dépassé par mes propres émotions. Ça pulse fort dans mes veines , j'ai l'impression que mon artère carotidienne pourrait imploser , je pourrais m’étouffer dans mon propre sang que j'en serais pas surpris.Ce serait pas étonnant , d'ailleurs. Que ce putain de Fenix Elbaz meurt de colère. Ça choquerait sans doute pas grand monde. Et je manquerais sans doute à pas grand monde, aussi. Je finirais sans doute comme ça, d’ailleurs. Je serre la mâchoire après t’avoir conseillé un autre salon au centre ville. J’me dis que c’est mieux comme ça.

C’est bien mieux, pas vrai ? Je m’attends à te voir quitter le salon, mais t’es encore là, avec ton regard qui me demande de te dire quelque chose. Autre chose, n’importe quoi. Autre chose que des banalités, des semi reproches et des presque vérités. Je t’entends presque me hurler: « -MAIS PUTAIN, FENIX. PARLE. PARLE ! DIS QUELQUE CHOSE ! » J’ai jamais été doué pour dire des trucs. Généralement, je laisse passer le moment et puis ensuite je le regrette. C’est mon grand talent dans la vie. « -Monsieur Millighan avait tort. Quand il t'a collé deux semaines car tu dessinais dans ses cours. Il t'avait dit que c'est pas en dessinant dans la marge que tu ferais quelque chose de ta vie.» Je hausse les épaules. J’ai du mal à comprendre ce que tu cherches, à regarder tout autour de toi dans mon salon. Peut-être que tu cherches une réponse sur ce que j’ai bien pu foutre en sept ans. Pourquoi est-ce que rien n’a vraiment changé depuis tout ce temps ? J’imagine qu’au fond, je suis toujours le même putain de gosse qui dessine dans les marges. Les feutres un peu plus chers, sans doute. J’me demande ce que tu dirais, si tu savais que je t’ai dessiné. Si tu voyais les dessins en question. Je me demande ce que tu penserais de moi. Entre tes demis vérités et mes silences heurtés, je me dis, qu’on devrait quand-même des choses à se dire.

C’est peut-être trop tard aussi. Trop tard pour revenir me faire ce regard perdu et ces yeux qui auraient vite fait de m’attendrir a un moment de notre vie. Au fond, je sais qu’on n'a jamais fait d’projets et que c’est sans doute ce que tu me reproches. T’aurais voulu que je te promette mont et merveilles mais moi j’pensais qu’avec ma bite, j’réfléchissais jamais aux conséquences de mes actes, j’étais qu’un putain de gosse. « -J'étais partie acheter des draps pour la maison et... J'ai reconnu ton style à travers la vitrine… » Évidemment. Je me doutais que tu ne rentrerais pas dans un salon de tatouage à midi trente, la bouche en coeur, seulement pour “voir”. Je lève les yeux vers toi. « -Donc, tu avoues déjà voir menti. » Un mensonge après sept ans d’absence, qu’est-ce que c’est finalement ? J’imagine que pour toi, tout ça, c’est dans la continuité. Ou peut-être que c’est encore un autre mensonge. Que tu essaies de me faire croire que tu as voulu venir me voir consciemment quand en fait, c’était qu’un putain de hasard ? Tu me perds avec toutes tes demi vérités. « -Je voudrais un tournesol...» Tu finis par montrer du menton l’une des planches de flash qui décorent les murs du salon et je hoche la tête de nouveau. « -Si tu as du temps dans tes rendez-vous. je ne suis pas fan du style du Yellow Stone.» Je me racle la gorge et j’ouvre mon carnet de rendez-vous. « -Ton mari va pas être mécontent que tu te fasse tatouer par...» j’allais dire: ton ex, mais je ne suis clairement pas ton ex. Alors je ne sais pas trop. Je me racle la gorge. «- J’ai une place de libre ce soir. Séance de trois heures et demie..» Peut-être que je devrais te dire quelque chose. Peut-être que je devrais te dire quelque chose avant que tu repartes et que tu disparaisse de nouveau. Mais j’y arrive pas. Je note ton nom dans mon carnet et puis je me lève pour aller chercher mon paquet de clopes et en sortir une. Je te tends le paquet. « -Alors ? La vie de femme du monde ? Finalement c’était pas pour toi ? Il a fallu rentré au bercaille ?» Ça, c’est ma façon de te dire que je ne pensais jamais te revoir. « Un divorce ou des dettes ? T'es là pour quoi, finalement ? Pour un tatouage ? Ou pour une cartouche ? » Je me doute qu'après tout ce temps, c’est pas pour moi que t’es revenue mais si ça se trouve, tu viens chercher du réconfort.

Re: Time Flies ; June
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